Actualités Farge Associés

Actualités du Cabinet et de Pierre Farge, avocat associé fondateur :
lanceurs d’alerte, droit fiscal, droit pénal, pro-bono, culture…

Pierre Farge à la Barre pour Télé Droit

Pierre Farge à la Barre pour Télé Droit

A LA BARRE | Épisode 3 | TELEDROIT 📺

L’interview de Maître Pierre Farge par TÉLÉ DROIT (6’49) https://www.instagram.com/teledroit (26,8 K abonnés)

1. L’avenir des avocats en 2021 : une profession menacée ?

La nomination d’un avocat pénal aux fonctions de Garde des Sceaux semble plutôt de bon augure à Pierre Farge.
La paupérisation des avocats provient selon lui de l’absence d’un numerus clausus comme chez les notaires.

2. Coronavirus et absence de transparence

Pierre Farge a pris un certain nombre de positions pendant le confinement, notamment sur la responsabilité de la Chine dans la pandémie :

Il ne pense pas en revanche qu’il faille porter plainte contre nos dirigeants, qui ont pris des décisions avec les informations disponibles, parfois contradictoires.

3. A la barre quelle est votre arme de persuasion n°1 ?

« Plaire, émouvoir, convaincre… comme dirait Cicéron sur la rhétorique (…) A titre personnel, je dirais l’humour, le rire ».

4. Avocat et lanceur d’alerte : le besoin d’être utile ?

Une véritable législation des lanceurs d’alerte doit être mise en place, plus facilement applicable.
Les lanceurs d’alerte permettent des rentrées d’argent sans précédent pour les caisses de l’état.

5. Convictions ou défense : pourriez-vous défendre un « anti-lanceur d’alerte » ?

Il faut une certaine cohérence. Pierre Farge milite pour une meilleure protection des lanceurs d’alerte, qui prennent tous les risques à titre personnel et professionnel, et ce, dans notre intérêt général à tous.
La Loi Sapin 2 a créé l’obligation pour les entreprises de mettre en place un dispositif d’alerte, permettant de recueillir de façon sécurisée des signalements des lanceurs d’alerte.
Dans ce contexte, Pierre Farge est parfois sollicité par des entreprises confrontés à une alerte et désireuses d’êtres conseillées sur la réponse à y apporter.

Voir la vidéo :

Don Quichotte 3.0 : Rencontre avec Pierre Farge – DANDY Magazine n°76

Don Quichotte 3.0 : Rencontre avec Pierre Farge – DANDY Magazine n°76

Pierre Farge fait l’objet d’une interview intitulée « Don Quichotte 3.0 : Rencontre avec Pierre Farge » dans DANDY Magazine n°76 paru en janvier 2020.

L’article, bilingue français/anglais et figurant dans la rubrique STYLE en page 142, est mis en avant dans la prévisualisation du numéro

Extraits choisis

« Avocat, diplômé de HEC et de l’Université Paris X, l’ancien collaborateur d’Olivier Metzner doit son engagement envers les migrants de la Jungle de Calais à son histoire familiale, celui envers les lanceurs d’alerte à un passage par l’OCDE et celui envers les femmes battues à une escort girl. Ne vous fiez pas à son allure de jeune premier : sous son élégance moderne, le fondateur du collectif Avocat Stop Féminicide cache un tempérament de Don Quichotte estampillé 3.0. » « C’est dans ce camp de migrants (dans la Jungle de Calais) qu’il réalise qu’il peut se rendre plus utile en tant qu’avocat (en se consacrant) à réunir les familles éclatées et dénoncer les conditions de vie dans la Jungle. Il a 25 ans. Cinq ans plus tard, son engagement en faveur des lanceurs d’alertes, et récemment des femmes battues, en a fait l’un des avocats les plus prometteurs de la nouvelle génération. »

« Dandy : Vous êtes connu pour être l’avocat des lanceurs d’alerte, lesquels sont un phénomène très actuel, dont on parle beaucoup depuis l’affaire Snowden. En quoi les lanceurs d’alertes ont-ils besoin d’un avocat ? Ne sont-ils pas défendus comme il faut ?
Pierre Farge : « Ils sont utilisés par les services fiscaux des États et après ils sont jetés. Il faut donc introduire une législation pour les protéger, parce qu’ils vont dans le sens de l’Histoire. Aujourd’hui cette législation a été introduite, mais il ne s’agit que de dispositifs d’affichage : dans les médias et l’opinion on croit qu’elle les protège, mais quand vous cherchez à les voir appliquer, c’est impossible. De plus, en France les dizaines de dispositifs protégeant les lanceurs d’alerte sont contradictoires les uns avec les autres… C’est la raison pour laquelle je me bats auprès des pouvoirs publics et des parlementaires pour harmoniser cette législation, en apportant un témoignage de terrain. »

Dandy : Et votre dernier cheval de bataille sont les victimes des violences conjugales. Là aussi en plein dans l’actualité. Comment en êtes-vous venu à chevaucher celui-ci ?
Pierre Farge : C’est arrivé parce que l’une de mes clientes, qui était une escort girl brillante que j’accompagnais depuis deux ans, s’est suicidée. L’idée germait de relier publiquement le débat sur les violences conjugales et les aberrations du système judiciaire, mais c’est à partir de là que j’ai décidé de constituer un collectif d’avocats. Aujourd’hui nous sommes une trentaine dans toute la France, et les femmes nous appellent sur le standard du cabinet : on les aide, on les accompagne, on les conseille, on les défend et, accessoirement, on fait du lobbying auprès des pouvoirs publics dans le cadre du Grenelle sur les violences conjugales. »

Télécharger l’article en PDF :  DANDY Magazine n°76-Pierre-Farge

Dandy Magazine n°76 - Janvier 2020 CouvertureDandy Magazine n°76 - Janvier 2020 - Pierre Farge au Sommaire

Pierre Farge dans Têtu : la vérité nue

Pierre Farge dans Têtu : la vérité nue

Pierre Farge tombe la robe d’avocat et se met à nu pour le magazine Têtu

Dans chaque numéro, Têtu déshabille un de ses lecteurs pour qu’il nous parle de son rapport à son corps.

Pierre Farge est paru dans « La Vérité Nue » du numéro n°221 paru le 27 novembre 2019. Sommaire du numéro

Photo Hervé Lassaince.

Pierre Farge dans Têtu : la vérité nue

Portrait chinois de Pierre Farge

Portrait chinois de Pierre Farge

Photo Pierre Farge, lauréat Concours Photo N&B du CNBPour mes lecteurs qui voudraient en savoir plus sur l’homme derrière l’avocat, je me suis prêté au jeu du portrait chinois.

Si j’étais…

Un lieu :  Rome, une ville unique alliant la beauté et l’éternité.

Un personnage historique : Churchill, ne jamais renoncer.

Une œuvre d’art : une œuvre abstraite.

Une musique : la Campanella de Lizst, complexe et mélodique

Une nouvelle technologie : Les Smileys : ) car ils permettent d’exprimer des émotions et de donner un sens aux messages textes.

Une nouvelle technologie : ce serait le tout dernier iPhone, pour être toujours à la pointe

Un tweet en 140 caractères max : « Plaire, émouvoir et convaincre » #ciceron

Une photo qui disparaît une fois consultée : Une photo de presse nu qu’on a prise de moi dans Têtu début novembre.

Une photo Noir & Blanc : l’autoportrait en hommage à Karl Lagerfeld ci-contre, qui a remporté un concours photo.

Un hashtag : #nofilterneeded, je signe souvent mes posts avec ce hashtag. Cela me fait penser à ce mot de Boileau : « Soyez simple avec art, Sublime sans orgueil, Agréable sans fard. »

Un complot ou une fausse rumeur : Il paraîtrait que je ne suis pas un vrai avocat parce que je passe à la télé.

Une fonction d’un robot intelligent :  la multifonction parce que je sais parler, hacher menu, et mixer, les gens, les discours…

Une application mobile idéale : celle que j’aurais rêvé d’inventer, le GPS, ou peut-être Shazam.

Un réseau social : Instagram. C’est mon journal intime en tant qu’avocat. Je prends en photo les coulisses de la justice, de mes voyages, de mes rencontres, de mes idées, mes humeurs et mes goûts.  J’y dévoile une partie de ma personnalité, c’est un bout de moi. Sur Instagram, j’ai compris qu’il fallait me mettre en avant pour que mon profil fonctionne.

Un geste pas écolo : J’ai pris l’avion 94 fois en 2019. Je sais, ce n’est pas bien. Mais j’attends les avions hybrides.

Un mot à la mode insupportable : « Petit ». « On se fait un petit dîner », « un petit voyage », « un petit vin »… ça manque d’ambition !

Une émission de télé : Apostrophes, l’émission littéraire de Bernard Pivot (France 2, 1975-1990)

Un lanceur d’alerte : moi, ça suffit.

Un smiley : celui avec le sourire, il faut le garder, quelles que soient les circonstances, et quand rien ne va, c’est Jacques Séguéla qui m’avait dit ça à 20 ans.

Un néologisme :  Shazamer.

Un restaurant : plutôt slow-food que fast-food, quoique j’apprécie les bonnes tables où l’on arrive à vous servir rapidement à Paris.

Un produit d’origine : Made in France ! Je soutiens l’entreprenariat français, les artistes français, la cuisine française, la mode française.

 

Farge associés : Success story française, l’avocat des lanceurs d’alerte

Farge associés : Success story française, l’avocat des lanceurs d’alerte

Interview de Pierre Farge, publiée dans Le Village de la justice – Le Journal du Management Juridique et réglementaire, n°72 18 septembre 2019

Spécialisé en contentieux fiscal, ce cabinet d’avocats tricolore, novateur dans son exercice du métier, défend aujourd’hui la cause des lanceurs d’alerte.
Pierre Farge, son fondateur, revient sur un parcours semé d’embûches, mais dont la réussite et l’engagement donnent raison. Entretien avec cet avocat solaire, qui bouscule le barreau de Paris, et fait trembler les plus grands établissements financiers de la planète.

L’article en PDF

FARGE ASSOCIÉS : SUCCESS STORY FRANÇAISEL’avocat des lanceurs d’alerte

Farge Associés : Oser dire ce que les autres taisent – L’Entreprise des Nouveaux Managers

Farge Associés : Oser dire ce que les autres taisent – L’Entreprise des Nouveaux Managers

INTERVIEW FARGE ASSOCIES

Fondateur de Farge Associés, Pierre Farge répond à nos questions sur ses derniers combats. Rappelant ses domaines d’intervention, ce passionné nous fait le tour de ce qu’il appelle sa boutique du droit. Un univers qui laisse imaginer toutes les histoires qui se jouent entre ces murs, faites de chuchotements, de colères, et manifestement de succès.

Entrevue avec cette figure montante du barreau – loyale mais sans pitié, nous assure un de ses confrères  – au goût prononcé pour les marges, plaidant aussi bien pour la cause des réfugiés ou des salariés floués, que des multinationales ou des terroristes.

Télécharger l’interview en PDF : L’Entreprise des Nouveaux Managers – Trimestriel Avril Mai juin 2018

En vous attendant, je regardais cette bibliothèque aux centaines de livres, et tous les mystères qu’elle renferme : une collection de dictionnaires infernaux, beaucoup d’ouvrages d’art, et peu de droit. A cela s’ajoute un dessin au crayon par Foujita, un autre au pastel de Karl Lagerfeld, ou une hoto de Carla Bruni par Helmut Newton chaleureusement dédicacée. Souriant, regard franc, Pierre Farge rebondit.

Je reconnais que ces objets sont rassurants, mais sans la logique bourgeoise qui se tient à un tel raisonnement, c’est plus profond. Ils marquent des jalons de ma vie, ils sont là, mais je crois que s’ils me quittaient demain, j’y serai indifférent.

Nos locaux veulent surtout rompre avec l’image conventionnelle du cabinet d’avocats, tout en veillant à ne pas tomber dans l’excès des bâtiments trop somptueux, qui jusqu’à preuve du contraire ne permettent pas de gagner les procès, mais plutôt de gonfler les frais généraux et coûter inutilement au client.

N’êtes-vous pas fatigué de vous battre à longueur de journées ?

Je me souviens de ces mots de Giacometti qui m’ont beaucoup marqué et disent, de mémoire : « Je sais que j’ai quelque chose à dire que les autres ne disent pas, et si je continue avec obstination, c’est parce que j’ai la certitude absolue en moi, que je parviendrai à ce que je veux».

C’est cela je crois qui m’anime chaque jour : ressentir une urgence, aller au bout de quelque chose, et le bonheur intact de me battre fait supporter les journées souvent harassantes, l’accablement parfois, mais finalement toujours la satisfaction de donner son maximum.

Et puis c’est extrêmement riche d’essayer d’écouter et comprendre beaucoup de gens de tous horizons. C’est cette diversité de mon métier qui me plaît : conseiller un diplomate, un héritier, un entre-preneur, un grand sportif, puis plaider un jour devant le Conseil de prud’hommes pour un salarié floué, le lendemain près le Tribunal correctionnel pour un hacker, ou devant une administration pour un migrant.

Que plaidez-vous demain par exemple ?

Demain, je plaide à Marseille un dossier d’une des 5000 salariés SFR partie à un Plan de départ volontaire. Elle est gravement handicapée, a fait l’objet ces derniers mois d’une retenue arbitraire de son salaire, et ses documents de fin de contrat ne lui permettent pas de toucher son chômage car ils ont été truffés d’erreurs par la société.

En somme, imaginez un instant vous retrouver, plusieurs mois durant, dans l’incertitude d’être à nouveau payée un jour, au chômage depuis quatre mois, et incapable de bénéficier de vos allocations, faute de documents de fin de contrat communiqués dans les délais et correctement remplis.

Imaginez encore devoir souscrire un crédit à la consommation pour payer vos impôts, voire emprunter à votre famille et vos amis pour honorer vos échéances de loyers, rembourser le crédit précité et payer vos factures ; sans parler du fait de ne pas avoir les moyens de vous acquitter du tiers-payant pour l’hospitalisation qu’impose votre handicap, car faute de documents de fin de contrat, vous ne pouvez plus demander à votre complémentaire santé une prise en charge. C’est une honte.

Comment de telles négligences ont-elles été possibles ?

Je vous pose la question. C’est rocambolesque. Peut-être l’incompétence du service des Ressources humaines qui s’est refusé successivement à toute réponse aux courriers des salariés, de mon cabinet et de l’Inspection du travail ; ou encore l’incompétence de la Direction juridique, manifestement incapable d’évaluer le risque.

Je pense aussi qu’il y a une grande arrogance de la Direction générale, traitant ses salariés comme des pions, et privilégiant les impératifs financiers – largement plus rentables – aux contingences humaines,qui se règlent d’un trait de chèque à l’issue d’une condamnation prud’homale, portant finalement beaucoup moins atteinte aux intérêts des actionnaires.

Comment aider ces salariés ?

Certainement pas en faisant appel au Ministre du Travail, ex-DRH de Danone, qui mélangeait il y a quelques mois encore stock-options et Plan de départ volontaire au niveau de son groupe.

A défaut de compréhension des pouvoirs publics, je pense que le sursaut doit venir de l’opinion, finalement seule arbitre, de vous journalistes, ainsi que des salariés eux-mêmes, qui ne doivent pas se résigner à porter publiquement ce que se permettent certaines grandes entreprises.

Vous vous opposez clairement au patronat par cette prise de position ?

Pas exactement. Mon cabinet conseille aussi des dirigeants mais veille en général, en accord avec eux, à les accompagner dans une stratégie d’économie positive, soucieuse évidemment des impératifs financiers, autant que des enjeux humains.

Je pense que le modèle économique de sociétés comme SFR est épuisé. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que le groupe justifie son plan social par la perte de centaines de milliers d’abonnés : si la société traite ses clients comme ses salariés, on peut comprendre !

J’ai appris que vous défendiez aussi des terroristes. Qu’en est-il ?

Non, je ne défends pas « des terroristes ». J’assiste et représente un homme présumé avoir commis une association de malfaiteurs en vue de la préparation à des actions violentes sur le territoire français ; c’est la qualification pénale. Autrement dit, n’ayant pas encore été jugé, il est, jusqu’à preuve du contraire, innocent.

J’en suis d’autant plus convaincu que le dossier est vide. Et comme tel l’instruction patine. Mais sous prétexte d’état d’urgence, mon client est quand même en détention depuis six mois. Autrement dit, il n’a pas été jugé mais il est quand même derrière les barreaux. Cette détention provisoirement durable est complètement arbitraire.

Le juge refuse de faire droit à nos demandes de mise en liberté assortie d’un bracelet électronique qui garantirait pourtant les besoins de l’instruction tout en respectant les droits de mon client. Devant l’arbitraire de l’État, nous n’aurons je crois bientôt d’autre choix que de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme.

Et je vous le dis lentement, pour que l’instruction puisse avoir la satisfaction de comprendre : la France doit être condamnée pour ce recul des libertés terrifiants, c’est intolérable qu’un pays qui se gargarise des droits de l’Homme enferme des hommes sur la seule base d’une enquête faisant naître la présomption d’une intention criminelle, alors qu’aucun élément concret ne vient la confirmer, ou même nourrir d’un début de preuve.

Ce dossier est difficile mais j’aime cette urgence, j’aime les cas qui ne sont pas gagnés d’avance.

Il ne vous arrive jamais d’avoir peur ?

No fear, no limit.

(* Aucune peur, aucune limite.)

Avec l’arrivée du printemps et la recrudescence habituelle de migrants à cette période, pourriez-vous parler de votre engagement bénévole dans les camps de Calais ? Pudique, rappelant d’abord l’importance de ne pas instrumentaliser la misère, mais néanmoins du devoir d’en parler pour informer et fédérer toujours davantage, Pierre Farge poursuit :

J’avais dénoncé l’hypocrisie du démantèlement de la jungle de Calais, et même écrit à l’époque qu’il se reconstruirait. Nous y sommes : aujourd’hui, le camp est à peu près comme à son premier jour.

Selon l’OCDE, la France a accueilli en 2016 78.000 réfugiés et demandeurs d’asile, auxquels s’ajoutent 180.000 autres immigrants, dont 90.000 pour le regroupement familial et 70.000 étudiants. En 2017, on aurait atteint 100.000 réfugiés et demandeurs d’asile. Et cela continue au rythme de 7 à 8000 par mois en moyenne.

Comme le souligne Jacques Attali, on parle donc là de 1,5 pour mille de la population française. Un et demi pour mille ! Vous vous rendez compte ?

L’on vous voit dans la presse people habillé par Chanel, ou sur les réseaux sociaux vous déplacer en jet privé. Ce n’est pas un peu paradoxal avec votre engagement dans les camps de réfugiés ?

Chanel est une marque française symbole d’un savoir-faire exceptionnel : je suis fier de la porter pour les évènements où l’on veut bien m’inviter. L’avion privé est un outil de travail dont dispose un de mes clients, et dont il me fait profiter magnanimement, et dans une logique de rentabilité, car un appareil doit voler un minimum d’heures par an pour être amorti.

Croyez-moi bien que ce dirigeant crée beaucoup d’emplois et paye beaucoup d’impôts, de même qu’il contribue largement à notre chiffre d’affaires… ce qui permet de dégager ce temps bénévole pour des causes telles que les réfugiés. Je crois que je réponds à votre question.

L’art se décline sous toutes ses formes dans votre bureau. Comment avez-vous été initié à l’art ?

L’art est une nécessité de m’en sortir avec le réel. C’est une manifestation de notre temps qui questionne sur l’origine de notre conscience et permet de découvrir un monde en dehors de nos propres expériences. C’est une façon de vivre en dehors de mon métier, de ne pas m’enfermer dans un système, de maintenir une distance et, en quelque sorte, de pouvoir m’exprimer d’une autre manière.

Comment un homme aussi occupé que vous peut-il trouver le temps pour s’intéresser à l’art ?

Mais je ne trouve pas du temps pour l’art : j’essaie d’habiter dedans ! Cela reste pour moi le meilleur monde où vivre, de rêver les yeux ouverts, et d’avoir ce que l’on appelle sa part de Dieu, sans laquelle il n’existe pas d’œuvre d’art. L’art vous ouvre la connaissance et permet de rencontrer des personnalités passionnantes, d’apprivoiser leurs âmes, leurs obsessions et leurs difficultés. C’est très enrichissant.

Prenez par exemple Olivier Roller, l’artiste qui a réalisé la photo de couverture, dans le cadre de sa recherche sur l’image du pouvoir. Il s’est intéressé voilà quelques années aux visages de l’autorité du show-business (Jacques Séguéla, Claudia Schiffer, Karl Zéro), de l’art (Marina Abramovic, Jeanne Moreau, Pierre Soulages), de la politique (François Hollande, Jacques Attali, François Fillon), et des intellectuels (Sollers, Cossery,Fumaroli).

Aujourd’hui c’est au tour des avocats et des chirurgiens, autrement dit toujours ceux qui ont, à un moment ou un autre, l’honneur, la fortune, le destin d’hommes ou de femmes à sauver ou défendre entre leurs mains. Quoi que ce travail me rappelle toute l’humilité que peut avoir l’avocat par rapport au médecin, qui opère un cœur ou retire une tumeur, alors que je ne fais que du droit…

Parlez-moi de cette séance photo hors du commun.

Photo Olivier Roller

Photo Olivier Roller

Une séance photo aux côtés d’Olivier Roller est une expérience aussi extraordinaire qu’exigeante ; son objectif vous traverse, la lumière est crue,impitoyable. J’ai eu le même sentiment du devoir de vérité que devant un magistrat, sans fausse émotion. C’est donc intime de se livrer à tel dépouillement, d’autant que vous apprenez qu’il s’agit d’un portrait sans retouches. Mais le résultat est là.

Prenez le triptyque, vous avez d’abord un portrait d’un avocat dont il coupe la bouche, pour ne pas dire la langue, comme autant d’écho à cette arme de l’avocat, ce verbe que certains aimeraient réduire au silence ; puis le côté un peu hitlérien du rabat blanc qui prolonge la moustache ; et enfin les mains comme annonce du corps et de l’esprit, ces mêmes mains qui tiennent la barre d’un tribunal aux audiences comme on tient celle d’un navire contre vents et marées.

Je ne sais pas si cette photo traduit cette image du pouvoir qu’il cherche dans tous les regards qu’il photographie, en tout cas son intuition a tout compris du métier. C’est ce qui explique d’ailleurs pourquoi il est exposé au Louvre, le musée où, sauf exception, l’on n’expose aucun vivant…

Et pour vous donner une réponse un peu plus professionnelle, cette passion pour l’art me permet de fournir un conseil avisé à mes clients cherchant à diversifier leurs actifs, tout en se faisant plaisir.

Qu’est-ce qui explique le succès de Farge Associés ?

Cela faisait un certain moment que je mûrissais mon installation ; et bien que ce choix était risqué sur un marché très concurrentiel, je l’avais beaucoup réfléchi. L’âme libérale l’a emporté ; je me suis donc laissé guider par mon instinct dans le choix des dossiers, ou tout du moins dans la stratégie à adopter pour chacun d’eux. Jusqu’à présent je tire des conclusions très positives de cette expérience : le bouche à oreille fonctionne, sans parler du très bon accueil réservé à mes publications à droite à gauche.

Grâce à cela, nous avons consolidé et développé notre clientèle et avons été mandatés dans de nouveaux dossiers par des clients inter-nationaux dans les secteurs du luxe, de la banque et de l’art. Cela dit, les dossiers rémunérateurs ne sont pas aussi nombreux que vous croyez : nous acceptons beaucoup de dossiers pour la justesse de la cause.

La recette paraît trop simple : beaucoup d’autres galèrent, surtout parmi les jeunes. Vous parliez tout à l’heure du pouvoir de certains visages. J’ai tout de même l’impression que vous avez une autorité naturelle.

Il n’y a rien de secret ou d’irrationnel : je travaille dur, et cela génère la confiance. Chaque jour est un défi : les clients, il faut les trouver, puis maîtriser leur dossier. Et pour ce faire, je suis vraiment au four et au moulin car le quotidien réserve souvent son lot de mauvaises surprises, d’injustices ou de vilénies.

Pour vous répondre, je crois que j’ai une certaine capacité à transformer le dégoût en énergie.

Vous parliez dans d’autres colonnes d’un lanceur d’alerte parmi vos clients. Vous suscitez ma curiosité : que contiennent vraiment ces révélations ?

Je ne peux pas vous dire grand-chose à ce stade, sinon que ces fichiers révèlent des violations d’embargos internationaux et autres lois extraterritoriales. Sont impliqués les plus grands établissements financiers de la planète qui ont déployé d’énormes efforts pour dissimuler des transactions illicites, brouiller les pistes et duper les autorités de contrôle. C’est tentaculaire.

Pourquoi les lanceurs d’alerte représentent-ils, selon vous, la solution ?

Cela fait dix ans que je m’intéresse à la fraude fiscale. En faisant des recherches de thèse (HEC Paris), j’ai compris que l’ensemble des mécanismes mis en place par la communauté internationale pour lutter contre l’évasion fiscale n’avait servi à rien. Les organisations internationales, la Commission européenne et le G20 se sont emparé de ces questions, sans que leurs déclarations péremptoires soient suivies de faits.

Par exemple, l’OCDE a courageusement vidé de substance, sous la pression des lobbies, le projet chargé de lutter contre l’érosion des bases fiscales (BEPS). Résultat : de toutes petites mesures, mais bien médiatiques, pour nuire aux personnes physiques, représentant une goutte d’eau dans l’océan de manque à gagner causé par exemple par les géants du numérique, qui continuent quant à eux leur optimisation fiscale agressive en toute impunité.

Et j’en viens à mon propos. Le cas emblématique de la précédente décennie est celui de Hervé Falciani. Depuis, dans les faits, rien n’a bougé.

Dans la mesure où les grands projets ont échoué, en dix ans de temps, et avec les moyens qui étaient les leurs ; où tous les moyens de contrôle sont défaillants ; où l’on ne sait plus bien en pleine crise sociale et morale qui du politique ou de l’économique doit réguler, il n’y a pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre qu’il faut penser à autre chose.

En l’occurrence, les lanceurs d’alertes se multiplient de façon incontrôlable : Wikileaks, FootLeaks, SwissLeaks, LuxLeaks, OffshoreLeaks,Panama Papers, Pentagon Papers, et l’actualité s’accélère.

Sans aucune affinité particulière pour la délation, qui d’autre en effet que des lanceurs d’alerte pour révéler la structuration réelle des entreprises, de loin les principales coupables des sorties illicites de capitaux ? Qui d’autre que quelqu’un de l’intérieur ? Quand les sociétés en auront assez d’être mises au ban de la communauté internationale par la multiplication des révélations de leurs employés, et de payer de lourdes amendes pour les détournements révélés, il est assez logique de penser que, craignant toutes la « taupe », celles-ci s’interdiront la moindre dérive.

Et ce n’est pas théorique, mais logique, cela obéit à la pure logique libérale : les entreprises s’autoréguleraient d’elles-mêmes, apportant la stabilisation du droit et de l’État de droit. Vous me suivez ?

Votre message est une prise de conscience populaire ?

Les lanceurs d’alerte vont dans le sens de l’histoire, c’est inexorable. J’ai grandi à Santiago du Chili et garde en tête ce mot de  : « Nos ennemis peuvent couper toutes les fleurs, mais ils n’empêcheront jamais le printemps». Je crois que les lanceurs d’alertes ont à un tournant de l’histoire, que l’on ne piétinera plus jamais l’intérêt général de la même façon, car grâce à eux fleurira une finance plus réelle et une économie plus juste.

Propos recueillis par Valérie Thibault

Farge Associés : J’aime l’idée de se battre pour des valeurs – Managers Magazine

Farge Associés : J’aime l’idée de se battre pour des valeurs – Managers Magazine

Interview Farge Associés dans Managers Magazine, janvier 2018

Après plusieurs années au sein d’un cabinet d’avocats de premier plan, Pierre Farge a ouvert sa propre structure où il se distingue par un service à haute valeur ajoutée. “Un problème juridique ou judiciaire peut toucher chacun de nous à un moment donné de son existence, à titre personnel ou professionnel, et plus ou moins longtemps. Il est donc important d’avoir un Conseil en qui avoir confiance ”, assure-t-il.Pilote d’avion et adepte de la méditation, cet avocat franco-espagnol a accepté de répondre à nos questions dans son cabinet parisien du Trocadéro.

L’article paru en pdf

Comment assurer une défense de qualité ?

Il me semble tout d’abord important d’avoir une vision globale des enjeux de mes clients. Car tout avocat est capable d’évaluer un risque ou une opportunité juridique : il suffit d’ouvrir un Code puis de connaître l’interprétation de tel ou tel texte de loi et de l’approfondir.

A mon avis, pour se distinguer d’une offre toujours croissante, il faut assurer un nivellement par le haut. Car assurer “la disponibilité”, “la réactivité” ou “l’écoute” c’est bien, c’est la moindre des choses, mais ce n’est pas suffisant.

Ce qui distingue Farge Associés, c’est son accompagnement stratégique, sa capacité à comprendre la globalité des risques,juridiques évidemment, mais aussi économiques, financiers et sociaux. Il n’est plus question aujourd’hui de gagner uniquement sur le terrain du droit, mais encore faut-il être capable d’assurer sur tous les plans.

“Le temps judiciaire, par exemple, est extrêmement lent, et le temps médiatique,en revanche, fulgurant”. Il convient donc non seulement d’apporter une expertise en droit sur le fond, mais de préserver les intérêts du client dans l’opinion à très court terme. Car vous savez aussi bien que moi qu’une rumeur suffit à détruire une carrière ou une société.

C’est l’occasion pour vous demander quels sont les bénéfices associés spécialement à l’intervention de votre cabinet ?

Ce qui nous différencie, c’est cette capacité à fournir un service tel que le client se décharge complètement d’un souci et se concentre sur son projet. C’est cette inquiétude permanente d’anticiper les attentes qui satisfait et permet de fidéliser.

A cela s’ajoute une grande proximité avec les entrepreneurs et les décideurs, étant moi-même une espèce d’entrepreneur avec un cabinet en plein développement ; gérant des enjeux humains, des contraintes financières et des compromis au quotidien.

Quelle est la place du client dans votre relation ?

Le client joue un grand rôle, nous travaillons surtout avec lui à l’ouverture du dossier. S’il formule son propos, réunit les pièces utiles en amont, cela permet souvent de gagner un temps précieux.

Mais nous sommes aussi capables de construire une stratégie à partir de très peu d’éléments. Nous avons en effet un solide réseau en France et en Europe dont l’intervention rapide peut transformer le cours des choses, et d’excellents partenaires tels que des comptables, ou des cabinets en gestion de crise, voire des agences spécialisées en intelligence économique.

Nous sommes ainsi capables de réunir et analyser des preuves dans le cadre d’affaires civiles ou pénales, comme par exemple de détournement de technologies, ou encore d’espionnage commercial et industriel, voire d’escroquerie et de fraude. Une armée de l’ombre en quelque sorte, que le client ne voit pas toujours, mais dont nous sommes fiers car elle contribue au résultat et au renouvellement permanent de la confiance accordée.

Cela ne fait-il pas s’envoler vos honoraires ?

Bien sûr que non. Nous maîtrisons un honoraire compétitif grâce à un ciblage très précis dès l’ouverture du dossier. Le client n’a jamais de mauvaise surprise. Qui plus est, nos honoraires sont libres, et donc toujours adaptés à la surface financière du client : c’est ce qui fait la justesse du métier.

Quelle différence y a-t-il entre la préparation pour un enjeu juridique de grande ampleur et celle d’un contentieux plus modeste, ou que vous acceptez bénévolement ?

Aucune. Nous traitons tous nos dossiers avec la même exactitude, qu’il s’agisse de décideurs souhaitant sécuriser une opération d’envergure, ou plus modestement d’un contentieux salarial.

La passion du détail, l’exhaustivité et la clarté guident de façon générale chaque action du cabinet. Nous sommes en effet convaincus que chaque question mineure peut dégénérer en un problème majeur si elle n’est pas appréhendée dans sa globalité.

Pouvez-vous nous donner un exemple de vos interventions ?

Un dirigeant d’entreprise que nous avions conseillé pour créer sa startup cherchait à investir. La compréhension de ses enjeux, la connaissance de son domaine d’activité, ainsi que notre solide réseau nous ont permis de l’accompagner de manière optimale. Nous lui avons proposé des investissements audacieux à l’international qui correspondaient à ses perspectives, tant en termes financier que d’intérêts. Aujourd’hui son chiffre d’affaire, en l’espace de 18 mois a décuplé.

Je vois aussi que votre cabinet s’engage dans des causes qui partent d’un cadre légal, puis le dépasse…

Oui, en effet, nous avons été l’un des premiers à dénoncer la crise migratoire européenne. Nous nous sommes battus de toutes nos forces à Calais et Lampedusa pour dénoncer les violences, l’inertie de la France et l’hypocrisie de l’Europe. Et nous continuons.

Cet engagement est, évidemment, le fruit d’une histoire personnelle, mais aussi une volonté d’agir de manière désintéressée. J’aime les batailles de principe, et cette idée d’agir pour des valeurs.

C’est en ce sens que l’art représente un vecteur pour mieux faire passer mes combats. En aidant les artistes engagés, en organisant des expositions (telle l’exposition “Migrations” de Pietro Ruffo,présentée au printemps dernier à la Galerie Italienne, rue du Louvre, à Paris), j’ai le plaisir de porter des messages qui dépassent le cadre des prétoires et viennent toucher plus largement la société civile.

Et puis les artistes que je côtoie ont beaucoup de points communs avec les avocats ; ce sont d’abord de grands travailleurs, et ils touchent, quand ils ont du talent, parfois, une corde sensible.C’est très agréable d’être à leur contact et de se comprendre sans même avoir à se parler.

Votre prochain combat ?

Votre question me fait penser à un lanceur d’alerte.

En général, je ne cautionne pas la répression. Mais de temps en temps, cela remet la tête à l’endroit. Le droit d’alerter est une extension de la liberté d’expression pour moi aussi important que d’avoir une patrie, et de défendre des migrants.

En l’occurrence, le droit français,contrairement au droit américain par exemple déjà très avancé en la matière, ne protège quasiment pas les lanceurs d’alerte. Tout est encore à écrire. C’est donc une belle aventure que de pouvoir contribuer à un nouveau droit avec mon client, les intérêts en jeu sont très importants.

C’est précisément cela de peser sur la norme qui m’a intéressé en participant au volet justice du dernier programme présidentiel. Même si mon avis n’ a pas toujours prévalu, ce sentiment de pouvoir bouger les lignes, m’a convaincu de cette volonté de parler d’égal à égal, sans violence, mais sans reculer d’un pouce pour autant.

Si le serment d’avocat n’offrait pas cette liberté, je crois que je ne l’aurais jamais prêté́.

Vous êtes jeune. Cela ne fait-il pas peur à certains clients ?

Écoutez, je dis souvent à mes clients qui me font légitimement la remarque qu’un avocat qui a fait ses preuves n’a plus à les faire.

Si mes confrères honorent en général notre serment en renouvelant sans cesse leur savoir-faire, je trouve plutôt rassurante l’idée qu’un avocat, assez jeune donc, ayant tout de même travaillé aux côtés de quelques ténors, veuille construire une réputation sur un service d’exception. Une telle ambition ne donne pas droit à l’erreur.

Quoi qu’il en soit, mes clients sont en général des entrepreneurs ou des décideurs fonctionnant à l’instinct, des gens audacieux qui écoutent leur intuition. La confiance s’installe donc naturellement.

De ces ténors justement, quel est votre modèle dans la profession ?

Je n’ai pas de modèle, je préfère créer le mien.

Interview réalisée par Laurence QUENTIN

UN AVOCAT QUI S’ENGAGE…

Diplômé d’une formation bilingue de droit de l’Université de Paris Ouest Nanterre puis de HEC Paris, Pierre Farge exerce au Barreau de Paris. Il bénéficie d’une expérience au sein du cabinet Metzner Associés puis à la cellule anti-blanchiment de l’OCDE.Il a notamment été finaliste du Prix juridique et fiscal Allen &Overy 2014 pour ses recherches sur les paradis fiscaux. Proche du monde judiciaire, il a participé à l’élaboration du volet justice du dernier programme présidentiel.Il travaille et publie en quatre langues : l’anglais, l’espagnol,l’italien et le français. Passionné d’art, il est aussi porteur de projets engagés.

LES DOMAINES D’EXPERTISE

Farge Associés intervient principalement en contentieux et droit pénal des affaires. Le cabinet développe aussi une pratique en fiscalité et fiscalité internationale, notamment en conseillant les entreprises et leurs dirigeants dans leurs phases de développement. Il plaide de manière régulière devant les juridictions correctionnelles et criminelles. Sensible à la création, le cabinet intervient aussi en droit du marché de l’art.